Abbaye-de-Fontcalvy

Posted By Gerard on 24 mai 2012

Enfin, un moment pour répondre à leurs derniers courriers pour lesquels je les remercie beaucoup.

Dehors, il pleut doucement, la baie et les bateaux sont enveloppés dans une brume, les filaos importés d’Australie étincellent sous les gouttes de pluie, leurs troncs noirs et austères sur fond de couleur gris bleutée donnent au décor un charme fantasmagorique.

Pas de vent, tout est calme et tranquille.

Comme d’habitude, je me suis levé de bonne heure, j’ai fait une promenade et je me suis baigné juste avant que commence la pluie.

C’est une ambiance parfaite pour rester dans la maison, prendre une tasse de café en regardant de temps à autre cette belle vue, partageant les mots avec vous.

Dans dix jours, je partirai, quittant cet endroit, cette maison, cette baie.

C’est un mode de vie que j’ai choisi, prendre soin des maisons des autres, pendant qu’ils sont en vacances, pour des périodes variant de deux ou trois mois.

De cette manière, j’ai la possibilité d’explorer, de connaître des endroits, des personnes différentes tout en séjournant dans des maisons très confortables, sans en payer les tributs généralement associés à de tels séjours.

En contrepartie, je prends soin de la maison, du jardin et occasionnellement d’un animal domestique, veillant à la sécurité en l’absence des propriétaires.

C’est un accord sûr, que je qualifierai de donnant donnant, pour les deux parties, le propriétaire et moi.

Certains de mes hôtes, font un voyage deux fois l’an, je reviens donc, fréquemment dans les mêmes maisons.

Ce qui me permet dans le même temps de continuer mes études par correspondance sur Internet…

Après m’être établi une bonne notoriété dans ce domaine, j’ai la chance de vivre presque toujours en face de l’eau, soit en bord de mer ou de lac.

J’adore également la campagne pour y avoir vécu pendant beaucoup d’années dans le passé, maintenant, j’ai un vrai désir d’être toujours près de la mer pour aller nager tous les jours, été comme hiver.

Je trouve que la mer me transmet sa force, me donne de l’inspiration, de la sérénité.
Quelque part, je me retrouve en elle, tantôt calme, tantôt agité, passant du bleu au gris, allant du tumulte au calme olympien…

Bien qu’ayant travaillé comme vignerons, j’aie remarqué que cette profession ne me convenait guère, mon ancien statut de « marin », de voyageur, me manquait.

Depuis ma retraite, je sillonne à nouveau le globe de cette manière-ci !

Lorsque j’ai quitté ma vie maritime, pour créer ma famille en mon village natal, je ne m’imaginais pas que ma vie allait devenir un enfer !

Ma vie conjugale et familiale fût un véritable désastre, comme vigneron, je pensais trop, j’aimais trop bouger, vigneron est certes, un métier noble, pour ce qui ont l’âme sédentaire…

Récemment rentré en France, rendre visite à mes parents, je constatais que les amis d’antan m’avaient oublié, que le climat tant sur le plan météorologique que politique été des plus bizarres.

Que les effets de serres avaient augmenté, surtout sur le plan relation humaine et budgétaire…

Les vignes ? Toujours à la même place, le même paysage « hachuré »…

La même réponse à la question : – La récolte sera bonne cette année ?
« Il est trop tôt pour le dire, tant que le vin n’est pas en cave ! Et encore… faudra-t-il pouvoir le vendre un bon prix… »

Réponse invariable depuis que le raisin se fait vin !

Je fus ému de revivre quelques jours dans mon terroir, ma passion pour ce langage rural, rude et juste à la fois… Qui de nos jours a disparu, l’occitan n’a plus cour au royaume des ceps …

Jusqu’ici, j’en espérai le retour, j’en déchante au point de préférer vivre ailleurs avec mes souvenirs de cigales, de cargolades, de sardinades, entre copains, sous les platanes centenaires, aujourd’hui disparus… Des chansons parfois grivoises que le frais rosé d’aramon à profusion absorbé faisait venir à nos lèvres humides, jusqu’au bout la nuit…

Il restera toujours en mon cœur cette liaison amoureuse avec cette Terre, berceau de mes ancêtres…

Les pauvres, s’ils revenaient, comme ils seraient tristes de voir ce que le progrès a fait à leur pays !

(À suivre… )

Categories: Inclassables
Étiquettes :