Afflictions

Posted By on 29 décembre 2008

La peur du vide. Non, elle ne l’avait plus.

La peur du vide.
Non, elle ne l’avait plus.

Au bord de la falaise, elle regarde en bas, furieusement cynique envers elle même, serait-elle capable de le faire ?.
De là, elle ne voit plus que le fond d’elle-même.
La vie, ce fardeau qu’il faut, jour après jour, supporter tant bien que mal.

Un simple mouvement pour mettre fin à cette angoisse, lever le pied droit et l’avancer dans le vide.
Juste un pas, tout bête, ridiculement facile à réaliser.

Un tout petit pas, mais une grande avancée vers l’intégrité.

Plénitude des sentiments apaisés, plus de pensées inutiles, le calme dans la tête, le silence retrouvé, bonheur simple, tranquillité d’esprit.
Un pas, d’une simplicité enfantine.

Alors qu’un enfant serait capable d’appréhender le danger de ce geste, comprendre le sens de celui-ci, il ne le pourrait point, pas assez de vécu, d’angoisses, de peurs, de colère, de doutes, de stress.

Plus de quotidien à redouter, ne plus avoir l’impression de déranger, d’être inutile, d’avoir été posée là, juste pour exister et de ne pas exister pour les autres.

Un cri de douleur exsude de son cœur malade d’amour.
Cet amour dont elle connaît l’existence, qui reste pour elle un objet de désir, qu’elle n’arrive pas à donner, ni à recevoir.

La peur de mourir. Non elle ne l’avait plus.
Elle sentait cependant, quelle était toujours là, tapie dans l’ombre, prête à resurgir à la moindre invitation.
Instinct de survie, combat entre la peur de ne plus vivre ou de devoir continuer.
Redevenir sois même, quitter ce corps trop lourd à porter, lâcher toutes ces pensées matérielles si pesantes, redevenir une âme pure, redevenir pure énergie d’amour, de compassion, d’empathie, de simplicité.

Elle le sent, elle est sur la ligne qui sépare le désir de sa réalisation, comme un funambule, en équilibre entre la vie et la mort.
Il suffirait d’un rien pour que tout bascule d’un coté ou de l’autre.
Avoir le courage de réaliser ses désirs, elle ne l’avait jamais eu, à de rares exceptions, ne pas craindre le regard des autres, ni le sien.

Elle en était là de ses pensées virevoltantes, lorsqu’elle sentit soudain deux mains dans son dos…

Extrait des lettres d’un MoineCopiste

Henry Gérard MoineCopiste

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